Il a le slam dans la peau et la « peau-ésie » au bout de la langue. Fidèle des Nuits d’Afrique, cet artiste montréalais hors norme arrivé de Côte d’Ivoire en 1998, tire sa force des mots et de son observation aiguisée sur la société. La moindre douleur ne lui échappe, ni celle de son voisin Serge, ni celle des jeunes filles de Côte d’Ivoire sans avenir autre que l’entretien ménager, exclues de l’école. Il chantait pour ces oubliés lors de sa performance au FINA en 2019, et revient en force en 2025.

Dans le circuit underground de l’improvisation des années 2000 à Montréal, le Kalmunity Vibe accueille l’artiste comme un enfant prodige. Puis en 2006, son acolyte le guitariste Guillaume Soucy le rejoint dans sa démarche d’« heureux rebelle ».

Mordant dans le béton de la ville et la souffrance d’autrui, Fabrice Koffy snipe avec les mots et vrille en rythmiques organiques. La finesse de son écriture est ciselée comme l’aube et la nuit. À la suite des Abd El Malik de ce monde, son aventure terrestre rime avec humanité. La vie le happe et le surprend. Au détour du métro, où ‟4 blacks” font un boucan d’enfer, encaissant les regards de la foule comme des coups de poing. Sociologue, le poète critique le monde avec prose et images fortes. Éveilleur de conscience, fantastique acteur et performeur, son retour au FINA s’annonce
« Fabtastik! »