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Connaissez vous l’expression « Bordel de Rap » ? Étonammenent, elle fait référence à une chanson qui évoque la vie quotidienne de la femme congolaise selon ce groupe et sa porte-parole vocale, Gladys Samba. Vous le savez, le FINA se fait un devoir de faire la part belle aux artistes féminines du monde et l’édition 2025 en sera encore la démonstration. Entre la France et l’Afrique Centrale, cette formation fascinante nous entraîne illico dans un bouillon de culture bouillant à Brazzaville. Une concoction par et pour les femmes. Théâtrales, leurs performances cèdent tout l’espace à un cadre congolais jubilatoire, jusqu’aux sonorités des accessoires du quotidien : assiettes, fourchettes, pilons. La table est mise par ces cinq Mamans du Congo.

Coiffure afro et parée de tenues bien de chez-elle, Gladys n’a qu’un désir lorsqu’elle chante : rendre hommage à ses sœurs congolaises et à leur courage. Une démarche sincère qui a plu au beatmaker français et producteur de musique électronique Rrobin (avec deux Rr). La touchante histoire des Mamans du Congo s’écrit aussi grâce au coup de cœur de l’Institut français de Brazzaville. Lorsque leur premier album naît fin 2020, elles sont lancées à la face du monde qui en redemande, tellement leur sauce scénique et mélodique est exquise !

Assister à la performance du groupe relève de l’inédit, du jamais vu. Car non seulement ses artistes creusent les angles les plus obtuses de la vie congolaise – précarité des emplois, menaces mystiques de la sorcellerie ou la stérilité féminine – mais elles s’expriment avec tous les instruments pratico-pratiques du quotidien de la communauté afin de nous montrer le reflet le plus authentique qui soit. Dans le prolongement de l’art à base d’instruments recyclés qui opère aussi à Kinshasa. Une touchante manifestation du pouvoir de liberté qui brûle dans l’âme de ce groupe à la forte personnalité. Exceptionnel.

Les Mamans du Congo & Rrobin
RD Congo
Festival international Nuits d'Afrique - 39e