Savez-vous ce qu’est un « chanteur à textes » ? En voici un spécimen parfait : Roosevelt Saillant, dit Bic Tizon Dife. La poésie subtile et les rimes inédites constituent le ciment de l’art du rappeur-slameur haïtien.

L’écoute de sa musique agit comme une montée en montgolfière vers plus grand que soi, l’éveil, et la célébration de la vie. Il nous donne envie de rompre avec les amitiés digitales pour les rencontres face-à-face et de se sensibiliser aux galères des immigrants haïtiens et à tous les autres. L’artiste arbore les couleurs caribéennes. Il le chante haut et fort sur « Je lève mon vers », ode touchante de 2022 toujours d’actualité. Son engagement envers la Perles des Antilles est entier, inébranlable. Célébrant ses 25 ans de carrière, BIC ne cesse d’écrire des textes pleins de sens et de les interpréter tel un porte-voix, le poing brandi. Son succès s’est diffusé à tout le continent nord-américain, et dans certaines universités haïtiennes où la force de ses écrits trouve une seconde vie dans les cursus. Musicalement, ses airs empruntent aussi à la folk-pop, courants d’amplitude à l’intensité de ses compositions. Entre coups de gueule et élévations, BIC épate par le tournis des mots composant sa musique. En duo avec Wesli, les deux gars se la coulent douce sur « An Tranzit », le temps d’une virée dans le Sud. Ce sera son second passage au FINA, il fut acclamé lors de la 27e édition.