On l’a souvent décrite comme la nouvelle diva du kuduro. Et pour cause : depuis ses débuts, Pongo n’a cessé de renouveler l’héritage de ce genre en le nourrissant de sonorités venues du monde entier. Née en 1992 en Angola, cette passionnée de danse grandit au rythme d’une infinité de musiques. Airs traditionnels angolais, zouk antillais, rythmes brésiliens… la bande son de sa jeunesse fut d’une grande richesse. Mais c’est au Portugal, qu’elle rejoint avec sa famille à l’âge de 8 ans après avoir fui la guerre civile de son pays, que son amour pour le kuduro se concrétise réellement.
Adolescente, Pongo intègre les Denon Squad, un groupe local qu’elle accompagne d’abord en tant que danseuse, puis derrière le micro lors de petits concerts de quartier. Au sein de cette joyeuse bande, elle prend rapidement goût à la scène, et à l’idée de créer de l’émotion par le seul biais de sa voix. C’est ainsi qu’elle pénètre petit à petit le milieu du kuduro lisboète, et finit par être repérée par les Buraka Som Sistema, un groupe connu pour avoir popularisé le kuduro dans les années 2000. Fascinés par l’aura de la jeune femme, ces derniers lui proposent de les accompagner sur scène. En 2009, ils dévoilent ensemble « Kalemba (Wegue Wegue) » : un titre nourri par les souvenirs d’enfance de Pongo, qui reste à ce jour le plus grand succès des Buraka Som Sistema.
Cumulant des millions d’écoutes à travers le monde, ce morceau pose les bases de l’ADN musical de Pongo : une musique de l’intime au message universel, qui nous invite à nous lever pour danser, sortir de la tristesse et du désespoir, lutter aussi. Cette idée de lutte est d’ailleurs au cœur de « Tambulaya », son premier single en solo paru en 2018. Avec son clip en hommage aux Black Panthers, cette chanson précise le caractère combatif de sa musique, et son désir de transformer des souvenirs douloureux en une œuvre lumineuse et positive.
Ainsi, dans son premier EP Baia sorti en 2018, les images de son Angola natale prennent vie à travers des sonorités hybrides mêlant kuduro, pop mélodique, dancehall et EDM, et des textes chantés en portugais ou kimbundu (un dialecte angolais). Que ce soit sur le nostalgique « Kuzola » ou sur le solaire « Chora », Pongo nous envoûte et nous enivre, donnant naissance à un kuduro métissé et progressif, qu’elle précise deux ans plus tard sur son second EP UWA.
Plébiscitée par le New York Times, Dazed ou la BBC, prisée par des festivals tels que Dour ou le MaMa, Pongo est de retour avec « Bruxos », divulgué le 10 juin dernier sur COLORS. Fusionnant kuduro, afrobeats, favela funk ou encore afrofunk, ce nouveau titre souligne un peu plus son désir de mélanger les genres et les langues, de s’affranchir de la notion de barrière culturelle. Explosif et entêtant, « Bruxos » annonce la couleur du prochain projet de Pongo : une musique de fête et de club, aussi puissante qu’addictive.