CLIP VIDÉO
Cheikh Ibra Fam • Yolele
Disques Nuits d'Afrique / Believe
Après près de 15 ans de carrière sous le nom « Freestyle » dans son pays natal, le Sénégal, et son actuelle collaboration en tant que chanteur du célèbre groupe Orchestra Baobab, Cheikh Ibra Fam ajoute désormais en 2021 une nouvelle corde à son arc en sortant en son nom propre son tout premier single YOLELE accompagné d’un clip tourné sur l’Île de Gorée au Sénégal.
‘Yolele’, qui tient son nom d’un chant et d’une danse peul (dialecte de l’Afrique de l’Ouest) traditionnelle et populaire au Sénégal, parle de la vie quotidienne et appelle à l’introspection. Ce morceau aux couleurs afro-pop se présente comme une véritable vague de fraîcheur qui mêle musique traditionnelle sénégalaise et mélodies plus modernes. Des couplets puissants chantés en wolof s’intègrent à merveille dans des rythmes variés de guitare acoustique, percussions et cuivres qui rappellent les racines de cet artiste multidimensionnel. Le refrain quant à lui est dansant et reste en tête ; il s’accompagne d’arrangements qui, associés à l’ensemble du morceau, révolutionnent le genre et modernisent véritablement la musique Afro. Cette modernité dans la musique de Cheikh Ibra Fam est encore plus soutenue grâce à un clip haut en couleurs qui met en avant le goût prononcé de l’artiste pour la mode, la danse et la musique.
Au-delà de sa qualité visuelle, ce clip est également riche de sens et messages. En premier lieu, il a été tourné sur l’île historique de Gorée au Sénégal, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO également connu sous le nom d’« île mémoire », un rappel de l’exploitation humaine et un sanctuaire pour la réconciliation. C’est avec cet esprit, de reconnaître nos défauts et de trouver des moyens d’en tirer des leçons, que Yolele nous invite à penser à nos propres problèmes avant de parler de ceux des autres. C’est un appel à aider à bâtir des civilisations au lieu d’être de simples spectateurs, à devenir les architectes de sociétés meilleures. Le message résonne d’autant plus qu’il est délivré dans un chant et au sein d’un univers visuel joyeux et festif, se voulant plus bienveillant que véritablement accusateur. D’un autre côté, c’est la vie quotidienne sénégalaise qui est particulièrement mise en lumière dans le clip : par ici un vieil homme assis dans la rue, image familière en Afrique où le respect des anciens (des « papas ») est très ancré ; par-là deux lutteurs (un homme et un jeune garçon) qui offrent une belle performance de ce sport national traditionnel tout en montrant l’importance des valeurs de transmission, d’apprentissage. Par ici encore, deux femmes, l’une noire, l’autre albinos, qui symbolisent la paix, l’harmonie entre les peuples, dans une nouvelle ère sans esclavage ; et enfin par-là un danseur plein d’expressions et d’humanité qui ajoute une nouvelle dimension à chaque mot chanté. Autant d’images et de symboles entremêlés dans ce riche clip de Yolele dans lequel Cheikh Ibra Fam se met aussi lui-même en scène, au cœur de ces instants de vie.